Pendant près de vingt-cinq ans, jusqu'en 2014, la très renommée écurie de formule 1 Ferrari et le cigarettier Marlboro ont été associés dans l'industrie de la course automobile de haut niveau. L'implication de Marlboro dans cette discipline sportive prestigieuse remontait même à une vingtaine d'années avant cette association avec Ferrari. Le manufacturier de cigarettes et de produits pour fumeurs commanditait également les courses de motos (Moto GP).
Pour afficher leur relation d'affaires, aux abords des pistes de course des Grands Prix de F-1, les deux entreprises ont eu recours à de charmantes représentantes. Appelées "Grid Girls", "Pit Girls", ou "Umbrella Girls", ces filles, recrutées souvent dans des agences de mannequins, ne passaient pas inaperçues -c'était le but- dans leur costume sexy. Elles attiraient tous les regards, vêtues de leur pantalon moulant, rouge flamboyant, et de leur bustier seyant, laissant leur ventre et leur dos à découvert.
Dans ces tenues mettant en valeur leurs courbes voluptueuses et leur silhouette "racée" (à l'image des voitures Ferrari !), les Marlboro Girls faisaient les délices des photographes. Certains ont délaissé le portrait classique montrant leurs modèles de face, à partir de la taille. Ils ont plutôt abaissé l'objectif de leur caméra pour faire admirer leurs sujets de dos, en particulier le postérieur ! Cela a produit tout un effet !
Puis, plus récemment, ce fut au tour des Grid Girls elles-mêmes d'être bannies des Grands Prix de course automobile. Leur présence, leur rôle, leur habillement, leur comportement étaient jugées non conformes à l'image de marque que les dirigeants de la F-1 désiraient pour leur sport. De leur côté, il y a déjà longtemps que les féministes dénonçaient le sexisme des patrons des grandes organisations sportives qui emploient des femmes-objets dans des fonctions dévalorisantes.
Bien sûr, plusieurs Pit Girls ont désapprouvé leur congédiement. Dans leur optique, leur travail était celui de mannequin. Ce qui le rendait tout à fait correct et légitime. C'est un peu le même dilemme pour les emplois de cheerleaders dans les sports professionnels comme le football et le basket-ball (ou les Ice Girls au hockey). Les filles se considèrent comme des athlètes elles-mêmes.
Quoi qu'il en soit, la tendance contre l'association "filles sexy-sports" est lourde, et il y a peu de chance d'un retour en arrière. Restent les beaux souvenirs, et les belles images de cette époque que d'aucuns chérissent et d'autres condamnent.